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Ahmet Schaefer, futur nouveau propriétaire du Clermont Foot 63, au stade Gabriel Montpied. © Benjamin Cherasse

Ahmet Schaefer, futur nouveau propriétaire du Clermont Foot 63, au stade Gabriel Montpied. © Benjamin Cherasse

Révélé publiquement en novembre 2018, le processus de vente du Clermont Foot touche à sa fin, avec une passation de pouvoir effective en début de semaine prochaine. Le nouveau repreneur, Ahmet Schaefer, s’est présenté lundi 4 mars aux employés du club ainsi que devant la presse. Repreneur charismatique, porteur d’un discours à la fois ambitieux mais qui conserve une part de modestie, le suisse incarne-t-il vraiment la continuité qu’il s’efforce de mettre en avant ?  

 

             Intronisé par Claude Michy devant la presse et les employés du club lundi 4 mars, Ahmet Schaefer est officiellement le nouveau repreneur du Clermont Foot. Acheté pour 150 000€ en 2005, le futur ex-propriétaire de 69 ans s’apprête à céder le Clermont Foot pour environ 4 millions d’euros. Une somme seulement dévoilée par la presse, Ahmet Schaefer préférant botter en touche lorsqu’un journaliste s’essaie à obtenir le montant de la transaction. Une volonté d’opacité déjà chère à Claude Michy qui ne laissait filtrer que très peu d’informations de manière officielle – surtout lorsqu’il s’agissait de chiffres.

Si le suisse présente son rôle comme modeste, assurant venir à Clermont-Ferrand pour « découvrir, comprendre, et ajouter ce que l’on peut » et conscient de la « structure familiale » qui constitue l’une des particularités du Clermont Foot, le défi est alors « de se faire accepter ». Pour autant, Schaefer ne se privera pas de mener quelques petites révolutions au sein club, au moins sur les relations externes. En effet, au-delà de l’élan international que ses associés et lui-même veulent insuffler au club auvergnat, le suisse déclare s’être déjà positionné dans le rachat de clubs, dont l’un évolue en deuxième division suisse et l’autre en Europe de l’Est. Ainsi, le quatuor nourrit « l’ambition de mettre le Clermont Foot au centre de [leurs] activités ». Le futur propriétaire et ses collaborateurs ont l’intention « d’investir dans plusieurs clubs » qui viendraient soutenir le Clermont Foot dans un objectif sportif et commercial. L’idée est de faire du club une plateforme principale et d’« ouvrir les activités avec les autres clubs avec lesquels [ils sont] en négociation » afin de créer « un hub du savoir-faire […] et de l’exporter ailleurs en France ».

Cependant, il n’est pas chimérique d’émettre quelques réserves sur ce genre de pratiques dans le football, où un même acteur à la tête de plusieurs clubs différents ne fait pas forcément les meilleurs choix pour la pérennité de ceux-ci - en témoignent quelques récents exemples, comme celui du groupe Baskonia qui a achevé de plonger le FC Sochaux dans un climat instable. Dans le cas présent, le Clermont Foot est néanmoins présenté comme principal bénéficiaire de l’association, puisqu'il est situé au centre du projet. La multiplication d’investissements ne manque tout de même pas d’interroger sur son éthique et sa morale, du moins en envisageant les susceptibles dérives d'un tel modèle. 

Interrogé sur son intérêt pour le club auvergnat, Ahmet Schaefer ne cache pas son attirance pour « le potentiel de l’industrie autour de la ville, sa richesse, les deux universités avec les 35 000 étudiants ». Néanmoins, et de manière plus floue, il insiste plusieurs fois sur le caractère attrayant de l’Auvergne et son « parallélisme avec la Suisse ». Toutefois, et le sujet est totalement laissé de côté durant cette conférence de presse, le repreneur de 37 ans a déjà tenté de racheter le club de football de Troyes, notamment à l’automne 2017. Finalement, les négociations se sont rompues dans des circonstances encore mal identifiées, malgré son insistance. Enfin, si les « valeurs de pragmatisme, de discrétion, d’être humble et de travailler dur » clermontoises ont permis à Schaefer de se reconnaître en elles, il admet très volontiers que le beau jeu prôné par la formation auvergnate a été un argument favorable de plus.

L’influence de Pascal Gastien sur les résultats sportifs encourageants obtenus par le club de Ligue 2 est louée par ailleurs. Prolongé au mois de septembre dernier jusqu’en 2021, l’entraîneur jouit de la pleine confiance de la nouvelle gouvernance qui confirme lui laisser une totale liberté en ce qui concerne les décisions sportives. L’ambition est d’ailleurs claire, sans paraître trop précipitée : « être un candidat régulier aux play-offs » et éventuellement avoir la montée en Ligue 1 en ligne de mire d’ici trois à cinq ans. L’objectif visé est vraisemblablement en raccord avec les capacités actuelles du club, qui a déjà entamé un accroissement de son aura sportive ces dernières saisons, aidé par un recrutement intelligent. C’est d’ailleurs dans ce secteur qu’Ahmet Schaefer tend à insister en ce qui concerne toutes les améliorations qui peuvent être apportées au Clermont Foot. L’élargissement du scouting – donc de la cellule d’observation et de recrutement de nouveaux joueurs – serait en vue, en France mais aussi à l’étranger, afin de faire venir de jeunes talents dans un processus de formation qui pourrait être « un petit peu amélioré ».  Pour ce faire, le nouveau propriétaire n’arrive pas seul en terre auvergnate ; trois nouveaux personnages viennent compléter l’organigramme du Clermont Foot. Parmi eux, c’est Ingo Winter, ex-chargé de recrutement pour plusieurs clubs de Bundesliga mais aussi les Young Boys Berne, qui s’occupera de cette partie. Yannick Flavien, courtier de 39 ans, sera quant à lui chargé des finances du club et du domaine davantage juridique. Jérôme Champagne, qui bénéficie d’une expérience dithyrambique, sera le conseiller en communication et en stratégie, occupé en parallèle par les relations internationales. Enfin, Ahmet Schaefer sera le principal investisseur et le responsable de la partie commerciale. Ce dernier se dit d’ailleurs en « phase de découverte » jusqu’à la fin de saison selon ses propres termes.

En outre, l’équipe dirigeante est déjà préoccupée par la préparation de la saison 2019-2020, qui débutera par l’arrivée d’un directeur général issu du monde du football afin de boucler l’organigramme, s’attelant à une fonction davantage administrative. A cette date, le budget alloué au club en matière de transferts sera probablement augmenté, notamment en ce qui concerne la masse salariale et le budget consacré aux indemnités de transferts.

Comme Claude Michy treize années auparavant, Ahmet Schaefer s’apprête à découvrir sa première expérience concrète au sein d’un club de football. Le nouvel homme fort du Clermont Foot est épaulé par son prédécesseur dans un premier temps pour effectuer l’accompagnement, ce dernier qui avoue au demeurant avoir conservé une action au club, « pour la symbolique ».

 

Merci à sports-auvergne.fr d’avoir couvert la conférence de presse de Claude Michy et d’Ahmet Schaefer de façon audiovisuelle, notamment sur sa chaîne Youtube.

Tag(s) : #Claude Michy, #Clermont Foot, #Domino's Ligue 2, #Football, #Ahmet Schaefer, #Ligue 2, #Clermont-Ferrand, #Auvergne
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